Dans la série post apocalyptique inspirée du roman graphique de Robert Kirkman, les Etats-Unis sombrent dans le chaos : les morts reviennent à la vie et dévorent les vivants.

Ils marchent, rien de les arrêtent dans leur quête éperdue de chair, de nourriture. Mais ces « rôdeurs », comme on les appelle dans la série, ne sont jamais rassasiés.
Ce n’est pas la faim qui les guide, mais la voracité instinctive. Ils ne sont jamais repu : à peine une proie est-elle dévorée qu’une autre est repérée.

Ne sommes-nous pas, parfois, semblables à ces créatures ? Vorace d’argent, vorace d’objectifs à atteindre, voraces d’objets à acheter, voraces même de nourriture. Et nous en sommes récompensés : il y a toujours plus à faire, toujours plus à accomplir. Nous espérons que la prochaine proie comblera notre faim mais nous ne sommes jamais repus. Alors nous marchons, nous rôdons, incapables de nous arrêter, d’être satisfaits, incapables de sentir le moment où c’est « assez ». Toujours dans le futur, toujours dans le plus alors que même l’animal sait s’arrêter quand il n’a plus faim, dormir quand il n’y a rien à chasser.
Morts à l’intérieur, la consommation est la seule chose qui nous maintient en « vie » : frénésie d’informations, de fragments de choses, d’expériences sans lien les unes avec les autres, consommation de produits, de nourritures, de divertissements, d’idées qui se suivent sans jamais avoir de sens, consommation des autres comme instruments de plaisir ou de pouvoir.

Mais cette voracité, sûrement est-elle réelle. Si nous avons toujours si faim, peut-être est-ce parce que nous ne recevons pas la nourriture dont nous avons besoin.
Nous avons peut-être faim d’autre chose que ce que l’on nous donne à consommer et que nous ingérons désormais par défaut, persuadés qu’un jour nous en aurons assez pour être rassasiés.

Ce n’est peut-être pas une question de quantité, mais de qualité. Pas une question de news, mais d’histoires, pas une question de connaissances, mais de sens, pas une question de mort, mais de vie.

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